Début mai

Le 7 mai, premier papillon flambé sur la sauge en fleurs. Ils sont de plus en plus nombreux ensuite.

Le soir, chant des alytes au loin et du rossignol. Le 10 mai, apparition d'un grand paon de nuit, le soir, collé à la fenêtre, attiré par la lumière.

La glycine en fleurs attire des dizaines de xylocopes violets (insecte gros comme un gros bourdon, mais peint en noir, avec des reflets bleu métallique). C'est une cohue vrombissante jusqu'au soir. Certains s'accouplent en vol, ce qui donne alors l'impression d'un très gros insecte !

Saison de l'essaimage chez les fourmis (apparition des fourmis ailées) et chez les abeilles dont les ruches sont devenues trop petites pour contenir tout le monde…

HIRON RUSTIC 2

La plupart des oiseaux migrateurs sont arrivés maintenant : les martinets noirs ont repris leur ballet aérien au-dessus des toits, les hirondelles ont retrouvé leurs nids, les dernières bondrées (sorte de buse insectivore) passent, le cap au nord. Mais chez beaucoup d'oiseaux, c'est déjà la saison des premiers jeunes.

Il y a des oisillons plein les nids, et ça braille là-dedans !

MÉS BLEU COUVE

Chez les mésanges bleues il peut y avoir jusqu'à 10 ou 12 petits par nichée, et c'est un énorme travail de les nourrir ! Il est facile de compter le nombre de voyages que font les parents pour nourrir la nichée. Il suffit de surveiller l'entrée du nichoir, tout en restant à distance pour ne pas les déranger. On peut aussi simplement écouter ce qui se passe : chaque arrivée d'un parent nourricier est saluée par les grands cris des jeunes. Et c'est peut-être celui qui crie le plus fort qui reçoit le plus de nourriture.

Les parents nourrissent leurs jeunes environ une fois par minute, le plus souvent avec des petites chenilles vertes qu'ils cueillent dans les arbres. Ils commencent dès l'aube, et finissent leur journée à la nuit. De 6 heures à 21 heures, ça fait une journée de 15 heures. À 50 voyages par heure, en admettant qu'il y a des heures "plus creuses", on peut tabler sur 500 à 900 voyages par jour, avec à chaque fois une grosse becquée d'insectes ou de chenillettes.

Cette période d'intense nourrissage dure une quinzaine de jours. Ensuite les jeunes quittent les nids, mais les parents doivent continuer à les nourrir pendant une autre quinzaine. Avant de commencer une nouvelle nichée.

Les mésanges sont les plus sympathiques des insecticides !

image couv alexis

 

J'ai la chance d'avoir un nid d'hypolaïs polyglottes près de chez moi. Le mâle chante à toute heure de la journée. Quel oiseau surexcité ! C'est un chant assez peu sonore, mais long : chaque strophe peut durer une ou plusieurs minutes. Le mâle se poste bien vue, et sans bouger de son perchoir, il répète d'abord quelques cris de moineau, de merle ou de rougequeue, comme s'il bégayait de plus en plus vite. À cette introduction toute en accélération succède un torrent de notes précipitées à toute allure, mais parfois mélodieuses, et ça dure… Je mettrai bientôt un enregistrement de cet oiseau au chant insolite dans le son de la semaine.

HYPOLAÏS

 

Chez les mammifères, c'est aussi la saison des naissances, et il y a des jeunes partout ! À la montagne, dans les coins secrets des pentes, les jeunes chamois gambadent comme des petits fous sous la surveillance de leurs mères. Chez les castors, les jeunes feront leur première sortie du terrier ou de la hutte début juin. Les petits blaireaux, les renardeaux, sont eux aussi au fond des terriers, et en sortiront bientôt. Mai et juin sont des mois où les parents renards peuvent prendre des risques inhabituels pour nourrir leurs jeunes affamés. Vérifiez bien la porte du poulailler !

Share

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Vous pouvez utiliser ces balises et attributs HTML : <a href="" title=""> <abbr title=""> <acronym title=""> <b> <blockquote cite=""> <cite> <code> <del datetime=""> <em> <i> <q cite=""> <strike> <strong>